Sans soleil est un film documentaire français réalisé par
Chris Marker sorti en
1983, visant à mettre en relation diverses cultures comme la civilisation japonaise et la
Guinée-Bissau ou encore le
Cap Vert.
Synopsis
Le réalisateur incarne un cameraman fictif,
Sandor Krasna, rédacteur de lettres lues tout au long du film par Florence Delay. Dans ses écrits, il va traiter successivement du temps, de la mémoire, de la fragilité humaine face aux séismes du Japon ou encore face à la famine, menace constante au Cap Vert ou en
Guinée-Bissau. Le cinéaste voyage alors aux « deux pôles extrêmes de la survie » tel qu'il le dit lui-même. Il montrera non pas les difficultés pour ces sociétés à s'en sortir, mais plutôt leur façon de vivre et d'exister au-delà de ce qui peut leur coûter la vie. Car comme il l'annonce : « Moi, ce que je veux vous montrer, ce sont les fêtes de quartier ».
Fiche technique
Bissau), Jean-Michel Humeau (Cérémonie des grades), Mario Marret, Eugenio Bentivoglio (Guérilla à Bissau), Danièle Tessier (Mort d'une girafe),
Haroun Tazieff (
Islande 1970)
- Assistant à la réalisation : Pierre Camus
- Date de réalisation : 1983
Petite analyse du Documentaire
Ce film est un documentaire reliant de multiples sujets : histoire, géographie, sociologie, politique et religions s'y croisent, s'y font écho et se répondent ; Chris Marker se sert aussi de plans qu'il avait filmés pour d'autres cinéastes, tel que
Claude Lelouch ou encore pour des chercheurs comme
Haroun Tazieff.
Dans le générique il ne se présente pas sous le registre "réalisation", mais sous celui de "composition et montage", ce qui souligne cette volonté de mise en rapport d'éléments a priori disparates.
Le titre, dès le départ complexe (il est rédigé en trois langues : français, anglais et russe,) renvoie à la fois à la mélodie de Moussorgski, à un commentaire sur la conception japonaise du soleil ("chez nous, un soleil n'est pas tout-à-fait soleil s'il n'est pas éclatant"), et au soleil noir de Hiroshima.
La voix "off" n'est pas celle d'un commentaire en direct, elle a un statut très particulier ; la répétition de la formule "il m'écrivait" crée en effet une double distance: elle rejette le commentaire dans une sorte de passé indéfini et rappelle en quelque sorte que la voix entendue n'est pas celle du commentateur lui-même. Seule la fin va faire coïncider à peu près le présent du commentaire et le présent des images : "il m'écrit (...) Y aura-t-il une dernière lettre ?".